Montréal, le 15 février 2013. Mardi dernier, les organismes communautaires recevant du financement du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) apprenaient que ce dernier avait fixé à 1,6% le niveau de l’indexation annuelle de leurs subventions. La variation de l’IPC au Québec était pourtant de 2,1% pour l’année 2012. Concrètement, cela signifiera qu’une subvention de 85 000$ par an atteindra 86 360$ – pas de quoi empêcher les organismes communautaires de s’appauvrir.

« Ces milliers groupes sont à bout de souffle ! Ils sont actuellement mobilisés dans le cadre de la campagne « Je tiens à ma communauté > Je soutiens le communautaire » pour obtenir un meilleur financement à la mission globale ainsi qu’un véritable programme national de financement. Dans ce contexte, le gouvernement a raté une belle occasion de faire un premier pas pour répondre aux besoins criants des groupes » de soulever Sébastien Rivard, co-porte-parole de la campagne, pour la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires.

Avoir deux poids, deux mesures

En plus de ne présenter aucune augmentation substantielle du financement des groupes, le MSSS continue d’utiliser l’indice des prix à la consommation (IPC) pour fixer le taux d’indexation à verser aux organismes communautaires. D’autres variables sont cependant prises en compte pour fixer les montants accordés aux établissements du réseau de la santé et des services sociaux; le gouvernement nomme ce calcul « coûts de système ». Les coûts de système incluent, entre autres, la hausse du coût de la vie, la nécessité de respecter des engagements contractuels et l’entretien du matériel existant. « Ces variables sont pourtant tout autant applicables aux organismes communautaires ! Recevoir une indexation en fonction de l’IPC, et non des coûts de système, ne permet tout simplement pas d’assumer l’ensemble des hausses, d’honorer ses engagements contractuels, ni de maintenir son pouvoir d’achat et celui de ses travailleuses et travailleurs » de dire Marie Leclerc, co-porte-parole de la campagne, pour la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles.

En plus de ne pas représenter une augmentation, l’indexation se fait actuellement sur des bases inéquitables et tous les organismes communautaires ne sont pas assurés de la recevoir. Soulignons ici que des agences de la Santé et des Services sociaux ne versent pas la totalité de l’indexation aux organismes communautaires qu’elles subventionnent.

Loin d’une démonstration claire

La ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse a indiqué qu’elle était prête à discuter des revendications de la campagne dans un souci d’assurer l’équité entre les organismes et entre les régions. Cependant, une indexation de 1,6%, comme seule réponse aux besoins de financement des 3000 organismes communautaires ne peut être qualifiée de « démonstration claire de l’importance qu’accorde le Ministère à l’action essentielle » des organismes communautaires, ce qu’affirme le communiqué gouvernemental.

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La campagne est une initiative conjointe de la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) et de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (Table). La CTROC regroupe 15 Tables régionales d’organismes communautaires. La Table est quant à elle formée de 39 regroupements nationaux. Ces deux organisations nationales totalisent plus de 3000 groupes abordant différentes problématiques liées à la santé et aux services sociaux dans toutes les régions du Québec.