Les organismes communautaires en santé et services sociaux, représentés par la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) et la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (Table), réclament que le gouvernement Charest change de cap lors de son prochain budget. Selon les deux organisations, le ministre Bachand doit mettre de côté la privatisation et la tarification des services publics ainsi que les coupes dans les programmes sociaux et dans les réseaux publics de santé et de l’éducation. Le ministre doit plutôt préconiser des alternatives permettant à l’État de renflouer ses coffres par des mesures fiscales et des économies substantielles. Ainsi, selon les deux organisations, le gouvernement Charest serait en mesure de combler le manque à gagner des organismes, chiffré à près de 200 millions $, pour répondre aux besoins grandissants de la population.

Dans le cadre des consultations prébudgétaires, la Table et la CTROC présentent un avis conjoint au ministre des Finances. Elles y dénoncent la décision gouvernementale d’imposer des mesures régressives comme la « contribution santé », la hausse des frais de scolarité et de la TVQ et exigent leur retrait dans le prochain budget. « Ces mesures sont injustes socialement et s’attaquent à la classe moyenne et aux personnes les plus démunies de notre société, des citoyennes et des citoyens qui ont recours de plus en plus souvent aux organismes communautaires pour s’en sortir », explique Céline Morin, présidente de la Table.

Son collègue de la CTROC ajoute : « En lieu et place de ces mesures, des alternatives existent. La Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics, dont nos deux organisations font partie, en propose une série qui permettraient au gouvernement d’augmenter ses revenus de plus de 9 milliards de dollars;  en une seule année, c’est 75% des 12 milliards $ nécessaires pour atteindre l’équilibre budgétaire. Par exemple,  réinstaurer la progressivité de l’impôt des particuliers permettrait l’injection de 2,9 milliards de dollars annuellement; ou encore en réformant la politique du médicament, l’État québécois récupérerait 1,3 milliards de dollars par année. »

Avec un tel virage, le gouvernement aurait les moyens de financer les organismes communautaires à la hauteur de la reconnaissance qu’il leur accorde sur papier, mais qui tarde à venir dans les faits. Les deux porte-parole concluent : « Les 3000 organismes communautaires que nous représentons forment un incroyable réseau de solidarité qui contribue à faire du Québec une société plus juste et équitable. Leur mission est de voir au bien-être de la population et leurs interventions de prévention allègent le poids de situations personnelles, autrement trop lourdes à porter, et contribuent collectivement à la réduction des inégalités sociales dans une perspective de prévention et de promotion de la santé. »

mémoire conjoint Table-CTROC pour les consultations prébudgétaires (version pdf et version word)