Le PL70 (maintenant Loi 25) obligera les personnes qui font une première demande d’aide sociale à participer au nouveau programme Objectif Emploi. Si elles n’y participent pas, ces personnes pourraient voir leur prestation retenue ou coupée, les laissant avec un maigre montant de 404$/mois pour survivre. Dans les prochains mois, le gouvernement Couillard souhaite adopter le règlement qui mettra en œuvre ce projet inique.

Un gouvernement qui nuit gravement à la santé

Le PL70 illustre à lui seul à quel point ce gouvernement nous rend collectivement malade. Un gouvernement injuste qui refuse d’assurer un revenu décent aux plus vulnérables de la société et qui, au contraire, les enfonce dans la misère, bien que ce soit contraire aux droits garantis par les chartes. Un gouvernement incohérent qui accuse les individus de paresse alors que l’accès au marché du travail est reconnu comme difficile, voir impossible dans certains cas. Un gouvernement de mauvaise foi qui prétend que le travail fait sortir de la pauvreté alors que des milliers des personnes – majoritairement des femmes – gagnent le salaire minimum sans toutefois pouvoir couvrir leurs besoins de base. Un gouvernement répressif qui oblige les personnes à participer à un programme sans réellement prendre en compte leur situation – par exemple l’ensemble de leurs problèmes psychosociaux – ni leurs aspirations. Enfin, un gouvernement indécent qui subventionne les ultra-riches et sous-finance les services publics et les organismes communautaires dont la mission est d’accompagner les personnes au bas de l’échelle.

Un revenu suffisant pour une société en santé

L’aide sociale est une aide de dernier recours. Pour être en santé et pouvoir entreprendre un projet professionnel épanouissant, quel qu’il soit, il faut pouvoir satisfaire ses besoins de base tels que se loger, se nourrir, se déplacer ou se vêtir. C’est le minimum. Prendre au sérieux les conditions de vie des personnes assistées sociales ne peut avoir que des impacts positifs sur leur santé mais aussi sur celle de la société toute entière. Par ailleurs, les personnes à l’aide sociale doivent être adéquatement accompagnées : il faut que l’État offre des services de soutien de qualité et en quantité suffisante, c’est-à-dire à tous ceux et celles qui en font la demande.

Jusqu’à présent, des centaines de personnes et d’organisations ont dénoncé le PL70. Parmi ceux-là : la Protectrice du citoyen, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, toutes les centrales syndicales québécoises, un groupe formé de 300 professeurEs et chargéEs de cours, plus de 600 professionnels de la santé, des dizaines de groupes du mouvement des femmes et du mouvement communautaire, y compris les groupes spécialisés en employabilité.

Pour notre santé à toutes et tous, nous exhortons, encore une fois, le ministre Blais à renoncer au PL70.