Lettre ouverte publiée dans La Tribune le 21 septembre 2019 et dans Le Soleil le 23 septembre 2019
Les impacts de la crise climatique et environnementale sur la santé publique commencent à être bien documentés : augmentation des maladies pulmonaires, de celles transmissibles par les insectes et tiques, de la mortalité due à la pollution et à la hausse des événements météorologiques extrêmes (ouragans, canicules et feux de forêt, pour ne nommer que ceux-ci), etc.
Mais plus encore : ici comme ailleurs, les personnes les plus vulnérables sur les plans économique et de la santé sont, et de loin, les premières victimes. La canicule de 2018, qui a causé plus d’une centaine de décès au Québec, en est une douloureuse illustration. Selon le bilan fait par la Direction de la santé publique de Montréal, les victimes furent des personnes âgées de 65 ans et plus (au deux tiers), vivant seule; au prise avec une maladie chronique (66 % des victimes); des personnes vivant avec un trouble de santé mentale (notamment de schizophrénie : 18 % des victimes); ou encore avec des problèmes liés à la consommation d’alcool et de drogues. Et la grande majorité résidait dans des milieux défavorisés, où l’on trouve l’essentiel des îlots de chaleur en zone urbaine. Il en fut de même pour les victimes dans les autres villes du Québec, telles Sherbrooke et Trois-Rivières. Rappelons que le même constat avait été fait lors de la canicule de l’été 2010, qui occasionna près de 300 décès et 3400 admissions aux urgences au Québec!
Essentiellement donc, on parle de personnes vulnérables, sans soutien ni aide suffisante, en bonne partie en raison de la dégradation du système public de santé et services sociaux. Les coupures drastiques dans les budgets et les désorganisations du réseau, par les réformes ayant accompagné les plans d’austérité, ont accru l’isolement et la vulnérabilité de nombreuses personnes et les ont privés de soins et de soutien. Les choix budgétaires ont ainsi accru la sévérité des impacts de la crise climatique. Et les impacts disproportionnés sur certains groupes, comme les femmes, n’est pas à oublier. Entre autre car elles sont majoritaires comme travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux, et comme proche aidantes.
Ces dégâts, les groupes communautaires autonomes en santé et services sociaux les constatent tous les jours, et dans toutes les régions du Québec. Véritable laboratoire de participation citoyenne où se développe les approches d’intervention les plus innovantes, les groupes communautaires en santé et services sociaux travaillent avec et viennent en aide aux personnes malades et vulnérables. Ils ne peuvent rester inactifs devant les défis que posent les bouleversements climatiques et environnementaux.
C’est cependant la responsabilité du gouvernement d’agir pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et réinvestir massivement dans les soins de santé et programmes sociaux accessibles, publics, universels, gratuits et adaptés aux bouleversements climatiques et environnementaux et soutenir financièrement les groupes communautaires. Dans un contexte de surplus budgétaires faramineux, l’État peut et doit agir vigoureusement.
C’est pour transmettre ces messages que l’équipe de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, appuyée par son conseil d’administration, sera en grève et participera aux manifestations le 27 septembre prochain! La Table invite ses 44 regroupements membres, et les 3000 groupes communautaires qu’ils rassemblent, à faire de même en se joignant à cette action historique.
– Odile Boisclair, Présidente du Conseil d’administration de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
Se mobiliser le 27 septembre
- Pour joindre le mouvement, voyez la liste de toutes les actions organisées au Québec (déjà dans 30 villes)
- Pour recevoir les informations sur les événements dans vos régions, inscrivez-vous ici
- Plusieurs régions ont besoin de renfort : voici la liste des groupes chargés de la mobilisation locale, vous pouvez les contacter pour participer à l’organisation
- Si votre groupe participe à la mobilisation, ajoutez son nom à la liste
- Pour la mobilisation de Montréal, joignez le contingent du communautaire sous la bannière « La planète s’invite au communautaire »
- Vous trouverez du matériel de mobilisation et d’éducation populaire ici (affiches, bandeaux pour réseaux sociaux, dépliant, autocollants, ateliers, etc.)
- Ajoutez le filtre du 27 septembre à votre photo de profil sur les réseaux sociaux
La planète s’invite au communautaire
La Planète s’invite au communautaire est un appel à la mobilisation des groupes communautaires, sur la crise climatique, initié par le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), le Regroupement québécois des groupes écologistes (RQGE) et le Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA).
Si ce n’est pas déjà fait, ajoutez votre organisation à la liste de signataires de la déclaration La planète s’invite dans le communautaire, pour affirmer la nécessité que la transition énergétique se fasse dans une perspective de justice sociale. Les organisations signataires seront invitées à se rassembler cet automne dans le cadre d’une journée de réflexion visant à discuter des façons de soutenir la mobilisation du mouvement de l’action communautaire autonome (ACA) face à l’urgence climatique.